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Echinococose alvéolaire |
Echinococose alvéolaire,
recrudescence en Aveyron !
Le ténia du renard tue en France 10 humains chaque année, et il n'existe aujourd'hui aucun moyen de soigner ceux qui sont contaminés. Or l'épidémie, cantonnée jusqu'à présent à quelques régions, est en train de s'étendre. Le ténia échinocoque est un minuscule parasite (1 mm de longueur au stade adulte) qui, normalement, s'épanouit, heureux et prolifique, dans l'intestin grêle du renard. Il y pond des millions d'œufs microscopiques que le goupil se fait le plaisir de répandre dans la nature, avec ses crottes. La végétation ainsi contaminée est absorbée par les campagnols et autres petits rongeurs sauvages, proies habituelles du renard. Chaque fois qu'un campagnol est mangé par un renard, la boucle est bouclée, et on repart pour un tour. Car les œufs invisibles du ténia se sont développés dans le foie du rongeur, s'y sont chargés en larves, n'attendant justement que ça : être avalés par un renard, ou encore un chien, ou un chat, pour aller s'installer au chaud dans son intestin et y pondre à leur tour leurs œufs. Ce mécanisme bien rodé fonctionne à la perfection depuis la nuit des temps, ne paraissant incommoder ni le renard ni le campagnol. Hélas ! il arrive - et, semble-t-il, de moins en moins rarement - que l'homme s'intercale dans le circuit. Alors c'est la catastrophe : largement ignorée, l'échinococcose alvéolaire humaine (EAH) est une maladie gravissime, mortelle, incurable ou peut s'en faut, donc le diagnostic intervient lorsqu'il est trop tard, après un délai d'incubation de cinq à trente ans (dix ans en moyenne), au cours duquel le parasite sournois a ravagé "à bas bruit" le foie de la vitrine.
Les renards investissent de plus en plus les zones urbaines, aux
poubelles appétissantes. Depuis 1983, on a enregistré en France
260 cas d'échinococcose humaine, affection qui cause une dizaine de
décès chaque année. Soit, jusqu'à nouvel ordre, "beaucoup
plus que la vache folle, dont on parle tant ", constate le
professeur Dominique Vuitton, de la faculté de médecine de Besançon.
Cette spécialiste explique : "Lorsqu'il absorbe l'œuf de ce ténia,
via des aliments comme les salades, fraises ou myrtilles - contaminées
par les déjections de renards, de chiens ou de chats infectés -
l'homme se met bien malgré lui à jouer le rôle du
campagnol". Dans le foie de sa victime humaine, le parasite à
l'état larvaire attend d'être mangé par un renard, ce qui n'a évidemment
aucune chance de se produire. Alors, au lieu de devenir adulte, la
larve grossit démesurément, multipliant dans le foie ses cellules
de larve, comme une tumeur cancéreuse. On a largement cru avoir
affaire à un cancer, dit "cancer vermineux du foie", et
d'ailleurs "c'est bel et bien un cancer ,
mais un cancer venu d'ailleurs, formé à partir de cellules étrangères
et capables de métastaser à peu près partout, y compris dans le
cerveau". |
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