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Les comptes de l'agriculture pour 2003

 
La Commission des comptes de l'agriculture de la Nation s'est réunie le 29 juin 2004 pour examiner les comptes provisoires de l'agriculture française pour 2003.

Le compte provisoire donne une évolution du résultat agricole net par actif en termes réels en légère baisse (- 0,8 %) en 2003. Sur les cinq dernières années, cet indicateur a légèrement régressé (- 0,9 % par an). La valeur de la production aux prix de base a diminué en 2003 (- 1,4 %). Cette évolution s'explique par une baisse importante des volumes (- 8,6%) que ne compense pas totalement une évolution positive des prix (+ 7,9 %).

Les gelées d'avril, puis la sécheresse qui a sévi en France durant l'été, ont nui aux récoltes. Le volume de la production végétale baisse en 2003 de 13,4 %. La forte hausse des prix de marché (+ 12,9%) limite néanmoins la baisse de la valeur des productions végétales (- 2,2%). La valeur des productions animales diminue, quant à elle, de 1,3%, dans un contexte de baisse des volumes (- 2,2%) et de quasi-stabilité des prix payés aux producteurs (+ 0,9%).

Les conditions climatiques exceptionnelles de 2003 n'ont pas induit une hausse de la valeur des consommations intermédiaires, qui diminue très légèrement (- 0,2 %). En effet, malgré la hausse des achats d'aliments pour gros bovins, la forte baisse des aliments pour volailles a conduit à une réduction des dépenses associées aux aliments concentrés pour animaux, à laquelle s'ajoute celle des produits agrochimiques. Enfin, la très nette progression des subventions d'exploitation destinées à l'indemnisation des pertes des exploitants a permis de limiter globalement la baisse du résultat.

Près de la moitié des départements connaît une baisse de la valeur de la production supérieure à 5%. Les coûts supplémentaires entraînés par la sécheresse, peu sensibles au niveau national, pèsent sur le résultat de certains départements. Néanmoins, malgré l'impact de la sécheresse sur les volumes de production et sur les coûts, la baisse du revenu est plutôt limitée en moyenne, grâce à la très forte augmentation des subventions d'exploitation.

L'évolution du résultat est très favorable pour les départements spécialisés dans les productions légumières et fruitières, sauf pour les départements de la vallée du Rhône dont la production a chuté suite aux gelées. A l'opposé, le résultat est orienté à la baisse pour les départements viticoles - exception faite des départements qui associent viticulture et productions fruitières - et pour les départements de grandes cultures, sauf pour le Nord où la baisse des volumes est plus que compensée par la hausse des prix. Pour les départements d'élevage, l'évolution du revenu est assez favorable : la bonne conjoncture de l'élevage bovin et les aides publiques ont compensé les effets de la sécheresse.

Au niveau européen, le résultat agricole net par actif en termes réels a légèrement augmenté en 2003 d'après les résultats des comptes prévisionnels (+ 0,6 %). Les plus fortes baisses sont observées au Danemark (- 10,6 %), conséquences des baisses de prix du porc et du lait et plus encore en Allemagne (- 12,7 %), également touchée par la faiblesse des récoltes de céréales. A l'opposé, le Royaume-Uni voit son résultat augmenter de 18,4 %, principalement sous l'effet de la hausse des prix des céréales, alors que la baisse de la production n'a été que modérée.

En 2003, l'excédent du commerce extérieur en produits agroalimentaires se stabilise au niveau de l'année précédente, soit 8,7 milliards d'euros. Le solde reste inchangé, aussi bien pour les produits agricoles que pour les produits transformés. Globalement, la valeur des exportations, comme celle des importations, augmente faiblement. L'excédent s'améliore légèrement avec l'Union européenne (+ 0,2 milliard) et se dégrade d'autant avec les pays tiers.