Fiévre aphteuse

accueil

FIEVRE APHTEUSE page 3

Contact

Si vaccination d’urgence il doit y avoir, elle est décidée par le Ministre de l’Agriculture après accord de la Commission de l’Union Européenne. En France la banque d’antigènes nécessaires à la fabrication d’urgence de vaccins est située au laboratoire de l’AFSSA de Lyon.
Mesures prises en cas d’apparition d’un foyer de fièvre aphteuse.
Les principes de la lutte contre la maladie retenus en Europe reposent, outre la surveillance aux frontières et le fonctionnement d’un réseau d’alerte, sur l’isolement des foyers, la destruction des animaux sensibles qui y sont présents puis la désinfection rigoureuse desdits foyers. Une étude de l’INRA conduite en 1996 a montré que la politique de lutte qui permet à la fois l’épidémie la plus courte, le nombre de cheptels contaminés et les pertes économiques les plus faibles est celle de l’abattage des cheptels en phase clinique et des cheptels d’animaux sensibles ayant pu être en contact avec le virus.
Dès confirmation par le laboratoire de l’infection par le virus aphteux, le préfet prend un arrêté portant déclaration d’infection et déclenche un plan d’intervention du type « plan orsec »  .
Mise en place d’une cellule de crise au niveau préfectoral.
L’arrêté préfectoral définit un périmètre interdit qui comprend 2 zones :
- une zone de protection (rayon 3 km) ;
- une zone de surveillance (rayon 10 km).

Sur l’exploitation infectée
Abattage d’urgence et destruction du troupeau atteint.
Destruction des produits de l’exploitation.
Nettoyage et première désinfection de l’exploitation.
Enquête épidémiologique.
Deuxième désinfection de l’exploitation (15 jours après la 1re).

Dans la zone de surveillance (10 km)
Tous les troupeaux sont recensés, séquestrés et isolés.
Les rassemblements et la circulation d’animaux sont interdits.
Désinfection de tous les véhicules de transport.
Interdiction des opérations d’insémination artificielle.
Surveillance des accès par la gendarmerie.

Dans la zone de protection (3 km)
Mêmes mesures que dans la zone de surveillance.
Interdiction de tout mouvement d’animaux.
Décontamination de toute personne entrant ou sortant d’une exploitation ou d’un pâturage.
Désinfection des véhicules quittant ou traversant la zone.

Levée des mesures
La zone de protection est libérée au plus tôt 14 jours après la 1re désinfection de l’exploitation infectée. La zone de protection devient zone de surveillance.
La zone de surveillance est levée 30 jours après la 1re désinfection.
Interdiction d’introduction d’animaux durant 21 jours après la 2e désinfection.

L’origine de l’épizootie actuelle.L’épizootie actuelle est due à la souche pan asiatique du virus et trouve son origine en 1990 dans le nord de l'Inde. Elle s'est propagée vers l'ouest jusqu'en Arabie saoudite et s'est ensuite diffusée dans les pays voisins pour finalement atteindre la Turquie en 1996. De 1998 à 2000 la maladie a touché la Grèce, la Bulgarie l’Iran, l’Irak, la Syrie, Israël, le Liban, et la Jordanie.
Dans le même temps, la maladie s’est également propagée vers l'extrême orient. En 1993 et 1994, elle a été détectée au Népal, en 1998 au Bhoutan en 1999 dans la province chinoise de Hainan et au Tibet.

Elle atteint Taiwan en 1998, puis la Birmanie, le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie et le Laos. En 2000 a atteint la Corée du Sud et le Japon.
Il semble que la dernière étape de cet itinéraire avant l'arrivée en Grande-Bretagne ait été l'Afrique du Sud, où des porcs nourris d'une pâtée importée d'Asie avaient contracté la maladie près de Durban.
La souche pan asiatique a été identifiée le 20 février dans un échantillon d'un abattoir proche de Brentwood dans l'Essex.

Conclusion

L’apparition de cette nouvelle catastrophe pour l’élevage européen est l’occasion une fois de plus, pour certains, de relancer la polémique sur l’agriculture productiviste. En l’occurrence, le productivisme n’a rien à voir avec l’épidémie de fièvre aphteuse. La fièvre aphteuse est connue depuis le 18ème siècle, ce n’est donc pas une maladie nouvelle générée par des méthodes de production industrielle.
La rapidité de son extension est d’abord due au développement des transports et des échanges commerciaux et plus en amont à l’urbanisation des consommateurs qui nécessite de faire circuler de grandes quantités d’animaux et de denrées alimentaires à destination des pôles de consommation. Il est important de ne pas laisser encore une fois se répandre une image fausse et totalement injustifiée de l’agriculture.

On ne peut mettre en cause les méthodes d’élevage actuelles dans l’apparition de l’épidémie récente. Au contraire les progrès dans la lutte contre la fièvre aphteuse sont allés de pair avec les progrès de l’élevage, qui ont permis les mesures strictes de prévention et de surveillance. C’est l’oubli du respect de ces mesures qui est soupçonné d’être à l’origine de l’épidémie au Royaume-Uni.

 Les organisations professionnelles agricoles font confiance aux services vétérinaires français et soutiennent les mesures rigoureuses qu’ils ont prises ces jours-ci. Cette nouvelle crise engendre de très graves difficultés pour les éleveurs, qu’ils soient directement touchés par des cas, suspects ou avérés, ou indirectement, du fait des mesures de restriction à la circulation et à la commercialisation des animaux et des produits. Ces mesures sont indispensables pour juguler au plus vite la maladie et chacun se doit de les respecter rigoureusement ; il en va de la survie de l’élevage français.

Ce dossier a été réalisé pour la Chambre Régionale d'Agriculture Rhône Alpes et pour la Fédération Régionale des Groupements de Défense Sanitaire Rhône Alpes, par Laurent Berthod, ingénieur agronome, et Jean-Luc Simon, docteurvétérinaire.Contacts : Laurent BERTHOD ( 04.72.72.49.54 - Jean-Luc SIMON 04.72.72.49.51) 5 rue Hermann Frenkel, 69364 Lyon Cedex 07
Ce dossier a été communiqué par le CRJA Rhône-Alpes, 5 rue Hermann Frenkel,69364 Lyon Cedex 07Contact : Alex SONTAG : 04 72 72 49 75 - e-mail :
pg@rhone-alpes.chambagri.fr

Page 1 Page 2 Page 3

Accueil ~ Annuaire ~ Librairie ~ Météo ~ Petites annonces agricoles ~ Agenda